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VIOLENCE DANS LE COUPLE

Oui : le pourcentage de femmes tuées sous les coups de leurs compagnons est significativement plus élevé que celui des hommes tués sous ceux de leurs compagnes. Et oui : le pourcentage de femmes violentées est significativement plus élevés que celui des hommes.

Cela étant dit, au-delà de la raison évidente de ma féminité, c’est mon animale-humanité toute entière qui me donne envie de partager ici quelques paragraphes choisis de Femmes sous emprises, de Marie-France Hirigoyen, car je souhaite particulièrement mettre en avant le fait que n’apparaisse pas, dans le sous -titre : Les ressorts de la violence dans le couple, la question de genre, mais bien celle de l’entité couple.

Oui… je crains la polémique, oui. Mais je suis aussi en capacité d’admettre que la violence n’est ni une question de genre, ni une question d’individu-e isolé-e. Que signifient les deux phrases qui précèdent? Que j’ai rencontré la violence de l’Autre et que j’ai rencontré la mienne.

A celles et ceux que cela intéresse, que cela touche de près, de loin ou d’ailleurs, la violence-de-couple est bien plus complexe que ça et Marie-France Hirigoyen en détaille très bien les amonts et combinaisons. Au fait : qu’est-ce que la violence? C’est un coup? Qu’est-ce qu’un couple? Une faible femme et un tyran?… etc.

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« D’une façon générale, la violence est difficile à penser, ce qui explique que nous ayons du mal à la repérer. Nous ne voulons pas la voir en nous, même si accepter notre ambivalence nous permettrait de mieux la combattre. »

« En ce qui concerne les couples [...] Nous avons du mal à croire que cette violence ordinaire se produit dans des familles ordinaires. [...] On préfèrerait reléguer cette problématique aux marges, l’attribuer aux classes sociales défavorisées. Or, il existe des individus violents dans tous les milieux. Nous avons du mal à le croire, aussi, lorsque la violence est l’œuvre d’un notable, à plus forte raison de quelqu’un qui est supposé protéger ou soigner, comme un magistrat ou un médecin, on préfère alors mettre en doute le témoignage de la victime. [...] Nous voulons continuer à croire aux stéréotypes véhiculés par les médias : deux êtres se rencontrent, s’aiment et vivent heureux. Au fond, nous avons peur de la violence qui sommeille en nous. »

« La difficulté qu’il y a à analyser la violence dans le couple vient de la tentation [...] de la rendre indépendante de la subjectivité des acteurs. Un premier obstacle vient du fait que ce qui est inacceptable en la matière varie d’une époque à l’autre, d’une société à l’autre et, bien évidemment, d’un couple à l’autre. Le seuil de tolérance de chacun est fonction de son histoire et de sa sensibilité, mais nous verrons que ce seuil peut être modifié par la nature de la violence subie et, en particulier, par la mise sous emprise. »

« Certaines théories tendent à assimiler violence et force. Dans ce cas, la première serait naturelle, biologique, propre à toutes les espèces animales. Notons que les animaux ne connaissent pas la violence, mais des mouvements de rivalité et de prédation. Une autre confusion est souvent faite avec l’agressivité normale et ses manifestations visibles, la colère ou le conflit. Or, l’agressivité est une tendance naturelle et saine, même si elle peut entraîner frustration ou chagrin. Dans toute relation et, à plus forte raison, dans une relation amoureuse, il y a de l’ambivalence et de l’agressivité qui se vivent à travers des conflits ou des affrontements. Il s’agit d’un phénomène positif, car, quand on n’est pas d’accord avec quelqu’un, argumenter, même de façon véhémente, est une façon de reconnaître l’autre, de tenir compte de sa réalité. Dans la violence, au contraire, l’autre est empêché de s’exprimer, il n’y a pas de dialogue. il est nié dans son intégrité. »

« C’est la proximité affective qui crée la gravité de cette violence ; là où circulent les affects les plus forts peuvent émerger les souffrance les plus intenses. C’est une domination du plus fort sur le plus faible, et, bien évidemment, la femme est culturellement la plus faible. La violence peut être exercée par un homme à l’égard d’une femme, par une femme à l’égard d’un homme ou par n’importe quelle personne à l’égard de son partenaire dans un couple homosexuel ; néanmoins, pour des raisons qui tiennent à la structure même de la société, celle qui est exercée envers les femmes est de loin la plus répandue. Dans 98% des cas recensés, l’auteur est un homme. »

« Le discours actuel dénonçant la violence faite aux femmes peut être dangereux s’il n’est pas nuancé, car il tend à opposer hommes et femmes. Il ne sert à rien de creuser encore plus le fossé entre les sexes et de considérer toute la population masculine comme potentiellement violente. S’il faut tenir compte de la violence psychologique, il ne s’agit pas non-plus d’en faire un problème juridique. Il serait plus utile de lutter contre les mentalités sexistes des hommes, d’éduquer les garçons à respecter les filles et de libérer les deux sexes des stéréotypes qui leurs sont attribués. »

Et il ne s’agit là que de l’introduction…

Pensée pour mon amie-humaine Christiana Baptiste, co-créatrice de l’Espace Femmes de l’association Steredenn, à Dinan, Côtes d’Armor.


QUAND CONSULTER UN(E) PSYCHOTHÉRAPEUTE?

Je vais citer ici les lignes d’une collègue, Isabelle le François, qui exerce dans la région Rhône-Alpes et dont j’apprécie particulièrement la manière accessible avec laquelle elle parle de son métier, de notre métier. Elle a elle-même utilisé des mots du docteur Lucien Tenenbaum, docteur en médecine, ancien psychiatre hospitalier, psychothérapeute et formateur, tout en y ajoutant sa touche personnelle si intelligemment universelle : une tendresse indéfectible envers l’humain :

QUAND « DOIT-ON » CONSULTER UN THÉRAPEUTE?  (c’est moi qui ai ajouté les guillemets)

Quand vous ne pouvez plus continuer à vivre des échecs répétés, des déceptions, des faux-pas douloureux dans votre vie relationnelle, affective, sociale. Quand les recours auprès des proches (amis, famille, conjoint) sont épuisés et que leur réconfort devient inefficace à soulager durablement un mal-être. Des phrases telles que « secoue-toi » ou le fameux « ça va passer » et même les propos empreints de compassion sont aussi inopérants qu’irritants. Les lieux communs ne font qu’exaspérer la souffrance. Cette souffrance n’est pas que larmes et angoisse. Ce peut être des questions entêtantes qui demeurent sans réponse, des comportements, des blocages ou des troubles physiologiques inexplicables qui, inlassablement, se répètent. Ces symptômes sont autant d’indicateurs du besoin de se comprendre.

Si vous n’êtes pas un familier de ces pratiques, aller parler à quelqu’un, qu’il soit psychologue, psychanalyste ou psychiatre, est une décision qui n’a rien de naturel. Elle s’élabore peu à peu. L’idée germe souvent lorsque le besoin d’autre chose se fait sentir.

Pour le psychothérapeute, il n’y a ni normal ni pathologique. Il y a quelque chose dont une personne souffre et qui la met en porte-à-faux ou en désaccord. Il y a un état de conflit intérieur. La psychothérapie essaie de remettre en circulation toutes les énergies immobilisées dans ce conflit pour construire une situation de paix. La psychothérapie aboutit généralement à un état nouveau de la personne, qui s’accompagne de remaniements de profondeur variable dans sa vie et sa personnalité.


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