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LA PEUR MODERNE DE L’AVENIR
Je partage avec de plus en plus de patient-e-s cette appréhension à la fois diffuse et sensée quant à l’avenir … quant à la fin. Parce qu’il ne s’agit plus « simplement » de se demander de quoi nous allons mourir ni à quel âge, en faisant des projets au long cours parce que tout est encore possible ! Aujourd’hui, beaucoup d’entre nous ont pris conscience que l’humain vit ses dernières décennies libre comme l’air de courir à sa perte, croyant contrôler les choses, ou se voilant la face pour ne pas s’effondrer et créant ainsi l’effet inverse de celui désiré. Parce qu’il s’agit bien d’effondrement, de désillusion ultime, de vérité-en-face : nous allons mourir et avant cela, souffrir, ce qui est déjà le cas.
Les patients avec lesquels je partage sentiments, craintes, états des lieux, transformations et décisions, sont ceux qui vivent en connexion avec notre façon d’occuper notre place sur notre planète. Ce sont ceux qui font le choix, en venant m’adresser leur angoisse, leur questionnement, leur désir ou leur empêchement, de changer quelque chose à cela en eux, d’investir cette part sombre de notre destin commun en s’investissant pour eux-même. Et ils sont nombreux.
Je ne peux pas empêcher l’évènement à-venir-venant-déjà, je ne souhaite pas non-plus mettre fin à la prise de conscience et sa douleur associée, j’entends, je suis avec, je soutiens et j’assiste à d’extraordinaires micro-évènements, les plus importants qui soient : d’aucun met fin à tout sauf à sa nouvelle vie ; telle autre change de métier pour se sentir 9 et non plus 10 et moins se torturer ; un troisième s’est décidé : non, il ne sera pas père d’un enfant dans ce monde-ci ; un quatrième, en colère et à-venant, dessine le projet d’œuvrer à l’équité sociale ; un autre encore veut de tout son cœur aimer et être aimé, quoi qu’il en soit du passé et quel que soit l’avenir …
J’ai peur, de souffrir. Je regrette parfois de ne pas faire mieux, de ne pas pouvoir « sauver le monde ». Je suis en colère contre ce qui ne fonctionne pas, contre la méchanceté, l’injustice, la lâcheté … l’humanité. Contre mon humanité.
COLLAPSOLOGIE – SOLASTALGIE – ÉCOANXIÉTÉ
#Collapsologie : The Limits of Growth (Les limites de la Croissance), rapport Meadows écrit par les chercheurs du MIT en 1972 ; Collapse (Effondrement), de Jared Diamond, 2005, traduit en français en 2006.
#Solastalgie : Glenn Albrecht en 2007 et Baptiste Morizot en 2019.
#Écoanxiété : peur par anticipation d’un évènement environnemental catastrophique, évoquée par Théodore Roszack en 1970, accaparée, précisée et théorisée ensuite par d’autres pour être usité en France depuis quelques années.
Puis je regarde ce qui ne fonctionne pas chez moi, ma méchanceté, mon injustice, ma lâcheté … et mon humanité.
J’aime plus profondément tout ce que j’aime, y compris moi m’aime. J’ai conscience, en cet instant, que l’air que je viens de respirer ressemblait à celui de mes 30 ans, un soir dans un parc, en hiver, entourée de verdure, d’arbres hauts, d’élégants lampadaires noirs et je sourie. J’entame de nouveaux projets, maintenant, parce que c’est maintenant ou jamais. Et je sais que tu es là, ma sœur. J’ai bien fait de te rapprocher de moi.
EXISTER.
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Psychopraticienne en Gestalt-thérapie, je vous reçois en thérapie individuelle, de couple et pour sorofratrie :
- Villa Catherine, 89 avenue du président Édouard Herriot à VANNES
- Les Jardins de Kergouar, lieu-dit Kergouar à LE GUERNO
- visioconférence
Salariée portée par la société HELIA Portage _ n° Siret: 493 742 050 00021, j’accepte le règlement de mes honoraires par espèces, par chèque et par virement bancaire.
Pratique non-conventionnelle ne se substituant pas à un diagnostic ou traitement médical.
NOTRE NATURE INSTINCTIVE
Lorsque nous doutons de nos repères habituels, que nous nous sentons écartelé-e-s entre plusieurs possibilités et qu’il nous semble que personne ne peut nous aiguiller, il est certainement temps de choisir.
Il est bon de questionner ses repères habituels, il est plutôt bon aussi de ne pas avoir qu’une seule possibilité et, oui : il est bon de pouvoir s’appuyer sur nos ressources extérieures ; ET il existe une ressource que nous mésestimons. Paradoxalement, il s’agit avec elle de ne pas réfléchir et de songer plutôt ; c’est elle qui nous dit que là, il est certainement temps de choisir, c’est elle qui nous pousse à chercher encore, ailleurs, autrement, c’est elle encore qui nous aiguille lorsque nous faisons taire nos raisons, c’est la claire-voyante, c’est nous-même, c’est notre vécu d’individu et notre vécu ancestral. Paradoxalement, elle peut nous sembler faire défaut lorsqu’elle est à la fois notre meilleure option. Notre intuition.
Peut-être la reconnaissance de l’intuition est-elle la plus facile des tâches, mais il est beaucoup plus épuisant et par là même beaucoup plus satisfaisant d’avoir pour but de la conserver en toute conscience, de laisser vivre ce qui doit vivre et mourir ce qui doit mourir.
Dans ce rêve initiatique , Baba Yaga est la nature instinctive déguisée en sorcière. Le terme sorcière (witch), tout comme le terme sauvage, a fini par avoir une connotation péjorative, mais autrefois, on appelait ainsi les guérisseuses [...], le terme witch étant dérivé du terme wit, qui signifie sage. C’était avant que des cultures porteuses de l’image religieuse d’un Dieu-seul-et-unique ne commencent à balayer les cultures panthéistes plus anciennes [...]. Qu’importe. L’ogresse, la sorcière, la nature sauvage et toute autre criatura, tout autre aspect intégral de la psyché féminine que la culture juge horribles sont les bénédictions mêmes que les femmes doivent souvent ramener à la surface.
Extrait de Femmes qui courent avec les loups, histoires et mythes de l’archétype de la femme sauvage, de Clarissa Pinkola Estés, psychanalyste, conteuse, femme <3.
Ce livre est l’une de mes ressources extérieures… Et qui me guide vers lui lorsque j’ai le nez dans ma bibliothèque ?…
VIOLENCE DANS LE COUPLE
Oui : le pourcentage de femmes tuées sous les coups de leurs compagnons est significativement plus élevé que celui des hommes tués sous ceux de leurs compagnes. Et oui : le pourcentage de femmes violentées est significativement plus élevés que celui des hommes.
Cela étant dit, au-delà de la raison évidente de ma féminité, c’est mon animale-humanité toute entière qui me donne envie de partager ici quelques paragraphes choisis de Femmes sous emprises, de Marie-France Hirigoyen, car je souhaite particulièrement mettre en avant le fait que n’apparaisse pas, dans le sous -titre : Les ressorts de la violence dans le couple, la question de genre, mais bien celle de l’entité couple.
Oui… je crains la polémique, oui. Mais je suis aussi en capacité d’admettre que la violence n’est ni une question de genre, ni une question d’individu-e isolé-e. Que signifient les deux phrases qui précèdent? Que j’ai rencontré la violence de l’Autre et que j’ai rencontré la mienne.
A celles et ceux que cela intéresse, que cela touche de près, de loin ou d’ailleurs, la violence-de-couple est bien plus complexe que ça et Marie-France Hirigoyen en détaille très bien les amonts et combinaisons. Au fait : qu’est-ce que la violence? C’est un coup? Qu’est-ce qu’un couple? Une faible femme et un tyran?… etc.
« D’une façon générale, la violence est difficile à penser, ce qui explique que nous ayons du mal à la repérer. Nous ne voulons pas la voir en nous, même si accepter notre ambivalence nous permettrait de mieux la combattre. »
« En ce qui concerne les couples [...] Nous avons du mal à croire que cette violence ordinaire se produit dans des familles ordinaires. [...] On préfèrerait reléguer cette problématique aux marges, l’attribuer aux classes sociales défavorisées. Or, il existe des individus violents dans tous les milieux. Nous avons du mal à le croire, aussi, lorsque la violence est l’œuvre d’un notable, à plus forte raison de quelqu’un qui est supposé protéger ou soigner, comme un magistrat ou un médecin, on préfère alors mettre en doute le témoignage de la victime. [...] Nous voulons continuer à croire aux stéréotypes véhiculés par les médias : deux êtres se rencontrent, s’aiment et vivent heureux. Au fond, nous avons peur de la violence qui sommeille en nous. »
« La difficulté qu’il y a à analyser la violence dans le couple vient de la tentation [...] de la rendre indépendante de la subjectivité des acteurs. Un premier obstacle vient du fait que ce qui est inacceptable en la matière varie d’une époque à l’autre, d’une société à l’autre et, bien évidemment, d’un couple à l’autre. Le seuil de tolérance de chacun est fonction de son histoire et de sa sensibilité, mais nous verrons que ce seuil peut être modifié par la nature de la violence subie et, en particulier, par la mise sous emprise. »
« Certaines théories tendent à assimiler violence et force. Dans ce cas, la première serait naturelle, biologique, propre à toutes les espèces animales. Notons que les animaux ne connaissent pas la violence, mais des mouvements de rivalité et de prédation. Une autre confusion est souvent faite avec l’agressivité normale et ses manifestations visibles, la colère ou le conflit. Or, l’agressivité est une tendance naturelle et saine, même si elle peut entraîner frustration ou chagrin. Dans toute relation et, à plus forte raison, dans une relation amoureuse, il y a de l’ambivalence et de l’agressivité qui se vivent à travers des conflits ou des affrontements. Il s’agit d’un phénomène positif, car, quand on n’est pas d’accord avec quelqu’un, argumenter, même de façon véhémente, est une façon de reconnaître l’autre, de tenir compte de sa réalité. Dans la violence, au contraire, l’autre est empêché de s’exprimer, il n’y a pas de dialogue. il est nié dans son intégrité. »
« C’est la proximité affective qui crée la gravité de cette violence ; là où circulent les affects les plus forts peuvent émerger les souffrance les plus intenses. C’est une domination du plus fort sur le plus faible, et, bien évidemment, la femme est culturellement la plus faible. La violence peut être exercée par un homme à l’égard d’une femme, par une femme à l’égard d’un homme ou par n’importe quelle personne à l’égard de son partenaire dans un couple homosexuel ; néanmoins, pour des raisons qui tiennent à la structure même de la société, celle qui est exercée envers les femmes est de loin la plus répandue. Dans 98% des cas recensés, l’auteur est un homme. »
« Le discours actuel dénonçant la violence faite aux femmes peut être dangereux s’il n’est pas nuancé, car il tend à opposer hommes et femmes. Il ne sert à rien de creuser encore plus le fossé entre les sexes et de considérer toute la population masculine comme potentiellement violente. S’il faut tenir compte de la violence psychologique, il ne s’agit pas non-plus d’en faire un problème juridique. Il serait plus utile de lutter contre les mentalités sexistes des hommes, d’éduquer les garçons à respecter les filles et de libérer les deux sexes des stéréotypes qui leurs sont attribués. »
Et il ne s’agit là que de l’introduction…
Pensée pour mon amie-humaine Christiana Baptiste, co-créatrice de l’Espace Femmes de l’association Steredenn, à Dinan, Côtes d’Armor.
QUOI? QUI? POUR QUI? POUR QUOI? ETC.
Quelle est votre approche?
Je travaille avec la Gestalt-thérapie comme savoir-faire et savoir-être thérapeutiques. Tous deux sont basés sur une philosophie humaniste, en cohérence avec une mise en pratique faisant la part belle à l’autonomie, le libre arbitre, le respect.
Comme m’invite à le penser la traduction du mot allemand « Gestalt », La Gestalt-thérapie est selon moi, « fondamentalement, la thérapie de la forme, de celle que nous prenons dans le monde. »
Ma façon de travailler est également empreinte de ma pratique du Taichi Chuan et du Qi Gong depuis plus de 10 ans, et de mon amour pour la Nature et le végétal.
Pour quels problèmes, gênes ou troubles êtes-vous consultée ?
La Gestalt-thérapie s’adresse à toute personne qui souffre ou se questionne.
Elle est une psychothérapie holistique. C’est à dire qu’elle utilise la théorie, la clinique et les mises en pratiques qui lui sont propres, pour considérer la personne dans la globalité de son expérience, au moment où celle-ci entreprend une thérapie.
Dans ma pratique, je considère chaque situation, chaque mot, chaque ressenti ou chaque silence…etc, comme faisant partie d’un tout, dans lequel je m’inclue, puisque faisant partie de votre environnement durant notre travail. Souvent, il est question de réunifier ce « tout », quitte à le déconstruire tout d’abord, dans la sécurité de la relation de confiance établie au fil des séances.
Ainsi, je ne suis capable de vous accueillir qu’avec tout ce qui fait de vous qui vous êtes au moment où venez me voir: solitude, tristesse, colère, incompréhension, ainsi que joies, passions, souvenirs heureux, projet de vie… etc.
Quels bénéfices pour vos patients ?
- Du sens à ce qui n’en a pas ou plus
- De l’apaisement dans les relations
- Une plus juste considération pour soi-même
- Des choix
- L’amélioration d’autres maux, que l’on met à côté, les « C’est rien! », « J’ai les jambes sciées », « J’en ai plein le dos! », ou « ça va passer »…
- etc…
Profil de la thérapeute sur Resalib.fr
LES BORDERLINES: LA THEORIE DE MARSHA LINEHAN
Linehan [...] souligne le caractère dichotomique et contradictoire de la pensée et des attitudes du sujet borderline. Ce dernier est habité par des contradictions qu’il ne parvient pas à dépasser par une synthèse créative. Par exemple il a à la fois peur d’être abandonné et d’étouffer dans une relation, il veut à la fois vivre et mourir, etc. [...]
Par ailleurs, Linehan considère que le sujet borderline vit dans une société qui n’est pas faite pour lui dans la mesure où la société occidentale valorise les individus indépendants et fortement autonomes, et rejette comme anormaux ceux qui ont besoin de liens étroits, voire d’un certain degré de fusion, avec les autres et l’ensemble de la société.
D’après elle, les difficultés du sujet borderline seraient liées, d’une part, à une vulnérabilité émotionnelle d’origine génétique et, d’autre part, à l’invalidation des émotions a priori « excessivement douloureuses, intenses, tenaces » par les parents. Autrement dit, les parents du sujet borderline n’auraient pas reconnu et tenu compte de la fragilité émotionnelle de l’enfant, ce qui aurait entravé le développement des capacités de celui-ci à « gérer » efficacement ses émotions. Typiquement, l’enfant aurait été obligé d’exprimer ses émotions de façon dramatique pour que les parents répondent à ses besoins. Linehan considère que cette attitude parentale contribue à la survenue des gestes suicidaires et à des passages à l’acte à l’âge adulte.
Extrait de Les Borderlines, de Bernard Granger et Daria Karaklic, éd. Odile Jacob
PRENDRE FORME
CONTACTER AUJOURD’HUI.
Cet article a été écrit en 1996… (c’est moi qui souligne)
Bien qu’on puisse objecter que notre mode de vie social ressemble plus à une prison qu’à un contexte de dialogue et de liberté, il n’y a pour nous aucune raison de ne pas insister sur le fait que toute prison n’est en réalité prison que lorsqu’on la voit telle dans notre perception, sans découvrir l’espace de liberté qu’elle héberge. Si cela aussi paraît une utopie, les nombreuses affirmations extraordinaires de la liberté humaine in extremis, dont la littérature des camps de concentration de notre siècle porte le témoignage, pourront plaider pour sa vérité.
Quelle place y a t’il pour le contact face aux expériences dramatiques d’un monde de tous les jours qui s’avère souvent violent ou indifférent, d’une politique qui restreint le champ de la démocratie et du dialogue à un spectacle, à une fabrique d’ « agirs communicationnels » sans cesse plus menacée par l’intrusion cruelle de la circulation économique? De ce point de vue, le contact peut paraître un rêve utopique, un modèle de rencontre dont le rythme ne peut plus être conservé à une époque de frénésie mercantile et de consommation sans cesse accrue. Pourtant, c’est bien précisément dans un tel contexte que la Gestalt-thérapie, avec courage et humilité, maintient sa foi dans le pouvoir curatif de ce qui existe « ici et maintenant », dans l’opportunité de la reconstruction de points de rencontre à partir de la fragilité des mots et des corps des hommes et des femmes qui vivent chaque jour le risque concret du da-sein (être-le-là).«
Du « Malaise dans la civilisation » à l’ajustement créateur, Margherita Spagnuolo-Lobb, Giovanni Salonia et Antonio Sichera, in Liens précoces, liens actuels, les pathologies limites, Cahiers de Gestalt-Thérapie, éd. Collège de Gestalt-thérapie, 1999
Merci à nos patient-e-s.
EX-SISTERE
« Je crois que le travail que j’effectue est un travail politique. Quand j’œuvre avec les gens pour qu’ils pensent d’une manière autonome et s’extraient de la confluence avec la majorité, il s’agit d’un travail politique. Et cela a de l’influence, même si nous ne pouvons travailler qu’avec un nombre limité de personnes. »
« NARCISSE » JMD
C’est le drame d’un amour vain qui même s’il a été entendu, n’a pu être ni reconnu, ni accepté. {…}
Ainsi est l’histoire de Narcisse.
Narcisse, né des eaux violentes du non-désir mourut d’une eau pure et calme qui fut l’objet de transgression de l’interdit.
Il mourut de n’avoir jamais pu faire un avec sa propre image et d’avoir toujours rejeté la possible naissance d’un attrait-désir installant la reliance là où il n’y avait qu’isolement et division.
Nous pouvons reconnaître dans cette histoire toutes les caractéristiques que nous attribuons généralement à tous ceux que nous affublons de l’étiquette de « troubles narcissiques » depuis les « simples narcissiques » proches de la névrose jusqu’aux déroutants et éprouvants « borderline » qui nous donnent parfois l’impression d’avoir un pied dans la psychose.
Le mythe met en évidence la nature de cette blessure profonde dont on ne se remet jamais et qui entretient la souffrance de la blessure par cette dramatique impossibilité à créer des liens, ou à les entretenir.
Voici quelques composants de cette blessure {je ne les ai pas tous notés, se référer à Narcisse, de Jean-Marie Delacroix} :
- L’empreint indélébile d’un contexte marqué par la toute-puissance du maternel et du féminin et par l’absence de père,
- La difficulté à s’insérer dans le quotidien et à accepter le corps comme espace intermédiaire entre soi et l’autre,
- L’ambivalence constante dans les sentiments, et la confusion des sentiments,
- Le clivage entre l’intérieur et l’extérieur, le masculin et le féminin, le bon et le mauvais,
- « Aimer » une hypothétique image de soi-même au lieu de s’aimer soi-même,
- L’isolement et la solitude,
- La difficulté à établir une relation amoureuse durable, dans la continuité,
- Le sentiment de ne pas s’appartenir, de n’appartenir à personne, de n’être personne,
- Le sentiment de s’autodétruire, d’entretenir son échec et parfois d’être « manipulé » par une force extérieure qui nous échappe,
- Le sentiment de ne pouvoir vivre qu’en pointillés, dans la distance, en se méfiant de l’autre.
Ainsi les « narcissiques » deviennent des écorchés vifs, pris dans un douloureux dilemme: ce qu’ils souhaitent le plus, à savoir une relation d’amour, est en même temps ce qui leur fait le plus peur. Et quand ils font un pas en avant, ils en font deux en arrière. Ils vivent ainsi constamment dans le manque, le vide, la solitude et la souffrance d’une vie qui n’a pas de sens.
Narcisse, Jean-Marie Delacroix, in. Liens précoces, liens actuels, les pathologies limites, Cahiers de Gestalt-thérapie n°6, éd. L’Exprimerie, 1999