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MERCI A TOI SOLEIL
Pour certains, l’été commence à telle date calendaire de l’année civile, c’est écrit, décidé, irréfutable. Pour d’autres, l’été débute quand il commence à faire chaud, c’est physique, évident, c’est indéniable. Pour d’autres encore, il se situe entre début mai et la mi-juillet, c’est la saison de la joie, du cœur et du feu, c’est sensible, atypique et variable.
J’en passe, sans doute, mais l’essentiel est dit : chacun voit ce qu’il souhaite à sa porte, été compris.
Et… au beau milieu de ces assimilations diverses et variées, il y a une date, LA date, marge de manœuvre comprise _ c’est la Nature, pas une horloge suisse _, d’autant que la seule chose qui ne change pas est que tout change… UNE date, donc, soumise à l’évolution de l’axe de rotation terrestre par rapport à la goutte d’eau qui fait déborder l’vase. En gros, ça évolue tout petit à petit, d’où, ici et là, des solstices et des équinoxes les 20 ou 22 des mois concernés.
Bref !. CETTE date, c’est le 21 juin. C’est LA date calendaire, LE moment de l’année autour duquel nous commençons, nous les boréaux, à oublier que l’hiver précédent, nous avions « trop » froid et, pour finir, LA date autour de laquelle, connexe à l’émotion de joie, le cœur gouverne le feu dans le corps, à moins que ce soit le contraire. Le 21 JUIN, dans l’hémisphère Nord : c’est le solstice d’été.
« De quoi est-il question, là où il fait froid ? » Et bien c’est la même date, c’est un solstice, mais en hiver. Je schématise bien sûr.
« Mais ?!… on ne fête rien de particulier?!… le 21 juin… »
« Ouh lààà, si !! détrompez-vous ! Le 21 juin est fêté en certains pays : austraux, boréaux, qu’il fasse froid ou qu’il fasse chaud !
« Oui… si vous parlez de la fête de la musique, c’est quand-même un truc qui s’est décidé il y a très peu de temps ! Et ça se fête le 21 juin parce qu’il fait beau, que les vacances scolaires n’ont pas encore commencé et qu’il fallait bien arrêter une date ! »
« Oui… mais non. Parce que même si le solstice d’été n’a pas vu la énième naissance de Jésus Christ, il a vu celle de son « cousin », prémonitoire de l’immaculé résultat de l’immaculée conception : Saint Jean-Baptiste, devenant « Saint-Jean », celui des feux ! Les feux de la Saint-Jean !… et oui : il est fêté partout dans le monde depuis bien longtemps… »
Alors c’est quoi, le solstice d’été ?
Et bien c’est à la fois une fête païenne, antique, populaire et religieuse.
Ce sont les traditions de Litha des pays celtes, de Midsommar, Jonsok et Sankthansen en Scandinavie, des peuples autochtones du Canada et des Vestalia et Matrialia romaines ; c’est le midsommarstång ou encore majstång suédois, grand mât décoré de feuilles et de fleurs et autour duquel on danse ; c’est la bataille entre le Chêne et le Houx, dont le second sera vainqueur jusqu’à Yule ; ce sont les feux de joie européens devenus feux de la Saint-Jean ; c’est une transition dans le cycle luni-solaire, le raccourcissement des jours, l’apogée de la lumière, la fin des semis et la récolte des cultures…
Le solstice d’été, ce sont des évènements païens autour de notre fameux 21 juin :
* en premier lieu le soleil au zénith de l’hémisphère nord, à 16h57 ce mercredi 21 juin 2023 en Bretagne, France, Europe…,
* ensuite les Feux de Joie, qu’ils soient de Saint-Jean, de notre Mère ou des lutins,
* et puis la vie en musique, la récolte de nos plantes bienfaitrices, la célébration de la Terre Mère & de la Mère du Foyer…,
* enfin, la fête de la vie dans sa forme la plus vive, y rester cet instant, précieux parmi chacun.
Le solstice d’été, c’est ce que l’on choisit que ce soit.
Ce qui semble commun à tout cela, c’est cette dichotomie entre l’ombre et la lumière, assimilée de tous temps et par tous à la mort et à la vie, au mal et au bien. De fait, la joie est l’émotion principale de l’été, et le solstice : leur apogée. C’est aussi notre union, ou ré-union, en présence ou en conscience, autour du soleil, de la chaleur, de la vie ; ce sont les jours les plus longs et l’énergie la plus haute, invitant à célébrer nos récoltes et nous remercier ; c’est le recommencement des journées qui s’écourtent, du soleil qui repart, de l’énergie maximum ; c’est un moment de fête, quelle que soit son allure, une tradition humaine célébrant la Nature.
Il se pourrait qu’aujourd’hui, un retour à cette célébration prenne formes, ici et là. Envers et contre tout ce qui invite l’humain à palper pour de bon sa mortalité, il est encore temps de fêter la lumière, le soleil, notre Nature et la vie. Il n’est alors plus question d’emprunt, de religion, d’arrangements plus ou moins douteux avec les origines, mais bien de pure et simple… ajustement. C’est une version du monde, aujourd’hui.
Pour ma part, j’ai envie d’écouter de la musique (j’ai souvent envie d’écouter de la musique…), autour du 23 juin, de faire un feu de joie dans la cheminée si jardin je n’ai pas, d’offrir quelques brins de blé, pour mon propre plaisir et de vivre pleinement chaque étape du moment et de l’a-venir.
Mon engagement ? Ma « résolution » ?
Continuer à prendre soin de moi, car je compte plus que tout.
J’ai triché. J’ai déjà continué.
Je vous souhaite de somptueuses célébrations de l’apogée du soleil, de la levée de la lumière. Douce et musicale fin estivalière et bonne récolte à tous.
NOTRE NATURE INSTINCTIVE
Lorsque nous doutons de nos repères habituels, que nous nous sentons écartelé-e-s entre plusieurs possibilités et qu’il nous semble que personne ne peut nous aiguiller, il est certainement temps de choisir.
Il est bon de questionner ses repères habituels, il est plutôt bon aussi de ne pas avoir qu’une seule possibilité et, oui : il est bon de pouvoir s’appuyer sur nos ressources extérieures ; ET il existe une ressource que nous mésestimons. Paradoxalement, il s’agit avec elle de ne pas réfléchir et de songer plutôt ; c’est elle qui nous dit que là, il est certainement temps de choisir, c’est elle qui nous pousse à chercher encore, ailleurs, autrement, c’est elle encore qui nous aiguille lorsque nous faisons taire nos raisons, c’est la claire-voyante, c’est nous-même, c’est notre vécu d’individu et notre vécu ancestral. Paradoxalement, elle peut nous sembler faire défaut lorsqu’elle est à la fois notre meilleure option. Notre intuition.
Peut-être la reconnaissance de l’intuition est-elle la plus facile des tâches, mais il est beaucoup plus épuisant et par là même beaucoup plus satisfaisant d’avoir pour but de la conserver en toute conscience, de laisser vivre ce qui doit vivre et mourir ce qui doit mourir.
Dans ce rêve initiatique , Baba Yaga est la nature instinctive déguisée en sorcière. Le terme sorcière (witch), tout comme le terme sauvage, a fini par avoir une connotation péjorative, mais autrefois, on appelait ainsi les guérisseuses [...], le terme witch étant dérivé du terme wit, qui signifie sage. C’était avant que des cultures porteuses de l’image religieuse d’un Dieu-seul-et-unique ne commencent à balayer les cultures panthéistes plus anciennes [...]. Qu’importe. L’ogresse, la sorcière, la nature sauvage et toute autre criatura, tout autre aspect intégral de la psyché féminine que la culture juge horribles sont les bénédictions mêmes que les femmes doivent souvent ramener à la surface.
Extrait de Femmes qui courent avec les loups, histoires et mythes de l’archétype de la femme sauvage, de Clarissa Pinkola Estés, psychanalyste, conteuse, femme <3.
Ce livre est l’une de mes ressources extérieures… Et qui me guide vers lui lorsque j’ai le nez dans ma bibliothèque ?…